Elvina Bethel

Bienvenu dans notre établissement, Eternal. Si vous le voulez bien, nous allons commencer notre entretien. Cette étape est primordiale afin que nous puissions déterminer qui vous êtes réellement et de quoi vous souffrez. Nos structures permettent d’accueillir et de gérer toutes sortes de pathologies, donc inutile de vous inquiéter. Je vous demanderais toutefois la plus grande sincérité, sinon il nous sera impossible de répondre à vos besoins et désirs.

*Lève la tête, ennuyée.*

Tout d’abord, les formalités administratives… Quels sont vos noms, prénoms, sexe, date et lieu de naissance ?

N'est-ce pas étrange pourtant d'interroger ainsi la fille du directeur ? Enfin si vous y tenez... Elvina. Bethel. Féminin. Je suis née le 4 janvier 1814, ici même. Vous savez déjà tout ça.

Bien, parfait. Vous savez, c’est déjà très bien de savoir qui vous êtes. Ne soyez pas timide, poursuivons.

*Reste passive et silencieuse face à ces remarques pour le moins idiotes.*

Quelles sont vos origines (race) et orientations sexuelles ? Ne prenez pas cela pour de l’indiscrétion, il s’agit uniquement d’éléments médicaux. De toute façon, rien ne sortira de ces pages, après tout, nous sommes liés par le secret professionnel.

Je suis humaine, même si vous le savez déjà. Ces formalités sont d'un ennui... Pour ce qui est de l'orientation sexuelle je ne le sais moi même comment pourrais-donc vous répondre ? Vous n'avez qu'à indiquer la mention "asexuée"...

Merci. Passons enfin à vos caractéristiques physiques. Comment vous décriveriez vous ?

Taille moyenne, poids dans les normes. J'ai les cheveux mi-longs, châtains et plutôt fin de crois. Mes yeux sont couleur noisette et en amande. Mes lèvres sont marquées et mes traits plutôt passifs. Mon nez est droit et fin. J'apprécie les vêtements sobres et élégants.

Magnifique ! Nous avançons et je n’ai plus beaucoup de questions à vous poser, un peu de courage. Comment définiriez-vous votre caractère ? Quels sont vos qualités, vos défauts ? Ce qui vous fait fondre, ce que vous détestez ?

*Prends le temps de répondre*. Je suis quelqu'un de calme, je n'aime pas le bruit, je suis solitaire. Rien ne me touche. Mes qualités : je suis discrète et calme. Mes défauts : misanthrope ? Certains diront même hypocrite par mon silence. Pourtant, je déteste l'hypocrisie. Serait-je si paradoxale ? Je n'aime pas que l'on juge autrui. Chacun doit pouvoir exister dans sa différence. N'est-il pas d'ailleurs ce qui vous horripile vous ?

Je commence à entrevoir le fond de votre personne, c’est très bien. Expliquez-moi de quoi vous souffrez, quels sont vos symptômes, quand, à quelle fréquence et de quelle intensité ? J’ai besoin que vous me racontiez votre histoire, quelles sont les raisons qui vont ont amené ici. Nous ne sommes pas pressés, nous avons le temps. Je suis là pour vous lire.

Nous y voilà... Quelle comédie, vous qui savez tout de moi. Je suis née ici même, dans ce qui était à l'époque l'hopital de jour de mon père. J'ai grandi avec ma mère et mon père, dans la dépendance. Mon père était souvent appelé la nuit et maman en souffrait. De par le travail de mon père, j'ai grandi dans une famille confortable. Parfois, maman allait aider mon père à l'hopital, elle lui apportait à manger et à boire, parfois jusque tard dans la nuit. L'année de mes 5 ans, il a fait fort chaud et l’hôpital était surchargé. Les patients mourraient de déshydratation et de maladie jusqu'à l'extérieur du bâtiment. Ma mère prépara un en cas pour mon père et m'envoya lui porter. C'est alors que je le vis, cet être étrange, grand, à la silhouette décharnée. Cette créature, car oui ce n'était pas un humain, et c'est ce qui vous dérange tant, était penché sur le lit d'un malade. Intriguée mais effrayée, j'observais en retrait. Rapidement, la silhouette disparu, prenant le chemin de la sortie avec une vitesse inhumaine. Après un instant, je reprenais mon chemin et j'apportais son en cas à mon père. Mais en ouvrant la porte, je découvrais une autre créature. Encore plus inhumaine et portant les vêtements de mon père. Je lu dans ces yeux un sentiment déchirant : la peur. Il fit un pas en avant, la main tendue vers moi. Une nouvelle fois intriguée, je m'approchais, sans comprendre. Était-ce mon père ? Il avait l'air fatigué et il se jeta sur la nourriture que je lui apportais. Il m'expliqua qu'en raison de la fatigue, il n'arrivais plus à dissimuler son apparence. Un cri de femme nous fit tout deux faire volte face. Ma mère. Elle venait de nous rejoindre. Elle s'effondra sur le sol, évanouie. Suite à cela, elle refusa pendant des semaines de se nourrir et de sortir de son lit. Elle se laissa mourir de chagrin. Quelques temps après, mon père décida de fermer l’hôpital. Deux ans plus tard, il restaura les murs et décida d'ouvrir un asile. Depuis la mort de ma mère, il avait changé. Je lui rappelait trop la femme qu'il avait aimé. Il falsifia mon dossier médical pour m'interner. Il se persuada que mes troubles du comportements, imaginaires, étaient dangereux et il s'acharna à ma droguer à coup d’anxiolytiques et anti dépresseurs divers. Depuis, on le voit peu dans cet établissement peu ordinaire. Et voilà comment on en arrive à aujourd'hui. A votre énième réactualisation des dossier. C'est bon ? Non ? Mes symptômes ? Insensibilité, manque d'émotivité, troubles du sommeil et bipolarité. Cela vous vas ? Que ce soit vrai ou non, vous vous en moquer de toute façon.

Parfait, me voilà renseigné. Votre dossier est presque complet. Je vous demande maintenant de vous engager sur la charte de notre établissement, veuillez apposer la mention « Lu et approuvé » ainsi qu’une petite signature.

« Je m’engage au respect des règles du présent forum, que j’ai lues et que j’approuve et j’accepte les sanctions qui suivront en cas de non-respect de ces règles. Je suis également entièrement responsable de ce que je déclare et écrit sur ce forum. »

Lu et approuvé !

Formidable, merci, votre dossier est complet ! Nous étudions ce dernier avec soins et vous recontactons au plus vite.